Comme la plupart des Canadiens le savent, le 1er février dernier, les États-Unis ont imposé des droits de douane sur les produits canadiens, ce qui a incité le Canada à prendre des mesures de rétorsion. Une trêve de 30 jours a été annoncée le 3 février. Le 4 mars, les deux pays ont appliqué des droits de douane, puis ont temporairement suspendu les droits de douane sur les produits couverts par l’Accord Canada États-Unis-Mexique (ACEUM).

La situation reste fluide et la politique commerciale connaîtra probablement d’autres rebondissements.

Risques pour l’industrie de la construction

De nombreux projets de construction canadiens sont tributaires de matériaux provenant des États-Unis, ce qui rend le secteur vulnérable à ces mesures commerciales. Étant donné la nature hautement intégrée du commerce et des chaînes d’approvisionnement en Amérique du Nord, cette instabilité a d’autres répercussions indirectes.

Les principaux risques qui pèsent sur le secteur de la construction sont les suivants :

  • Augmentation du coût des matériaux : Des droits de douane ont déjà été appliqués à certains produits américains, tels que le bois d’œuvre, l’éclairage, les articles de finition intérieure et le mobilier. D’autres produits de construction figurent sur la liste des produits qui pourraient être soumis à des droits de douane dès le 25 mars.
  • Perturbations de la chaîne d’approvisionnement : Des retards et des pénuries sont possibles lorsque les fournisseurs doivent adapter leurs prix et leur logistique.
  • Pénuries de main-d’œuvre et de métiers spécialisés : La hausse des coûts et l’incertitude économique peuvent avoir un impact sur l’embauche et la disponibilité de la main-d’œuvre.
  • Hésitation en matière d’investissement : Les maîtres d’ouvrage peuvent choisir de réduire ou de retarder les projets, car la situation pose des risques financiers accrus, ce qui pourrait avoir une incidence sur les coûts globaux du projet à plus long terme.
  • Risques contractuels et liés à la passation de marchés : Les contrats à prix fixe sont particulièrement vulnérables et nécessitent un examen minutieux des dispositions relatives à l’augmentation des coûts.
  • Impacts économiques globaux : Les entreprises canadiennes qui dépendent du commerce transfrontalier verront probablement la demande des acheteurs américains diminuer en raison de l’augmentation des prix, ce qui aura une incidence sur leur croissance.

Il est important de souligner qu’en vertu de la majorité des contrats, y compris les contrats de consultation standard et les contrats du Comité canadien des documents de construction (CCDC), c’est le maître d’ouvrage qui supporte généralement le risque lié à l’augmentation des coûts tarifaires, à moins que les dispositions contractuelles ne prévoient autre chose.

Stratégies d’atténuation

Pour minimiser l’incidence des tarifs, nous recommandons aux maîtres d’ouvrage de travailler avec leurs chefs de projet et leurs équipes afin d’évaluer les risques en amont et d’envisager l’application de mesures d’atténuation stratégiques, notamment les suivantes.

1. Révision des procédures d’achats et de la chaîne d’approvisionnement

  • Dans la mesure du possible, acheter des matériaux en prévision des tarifs ou des pénuries anticipés.
  • Diversifier les fournisseurs en identifiant d’autres sources nationales ou internationales afin de moins dépendre de produits soumis à des droits de douane.
  • Acheter de manière stratégique et bloquer les commandes en gros ou négocier des accords avec les fournisseurs afin de se prémunir contre de nouvelles hausses de coûts.

2. Planification de la faisabilité financière et du projet

  • Augmenter les provisions budgétaires en cas d’imprévus afin de disposer d’une marge de manœuvre plus importante et pouvoir amortir les augmentations de coûts inattendues.
  • Évaluer si, du point de vue de la disponibilité ou du coût du produit, il serait plus adapté de choisir d’autres solutions de conception.
  • Surveiller les indicateurs économiques et les bouleversements d’ordre politique, et évaluer en conséquence les prévisions de coûts et les échéanciers des projets.

3. Communication et représentation

  • Travailler avec les chefs de projet ou les équipes de projet pour entretenir le dialogue avec les principaux fournisseurs et prêteurs en ce qui concerne l’incidence des coûts.
  • Veiller à ce que les équipes de projet soient en phase avec l’évolution des risques.

Compte tenu de l’incertitude entourant les tarifs douaniers et les négociations commerciales, nous suivons de près l’évolution de la situation et continuerons à publier des mises à jour et des conseils.

Nos conseillers et nos gestionnaires de projets travaillent activement avec des clients de partout au Canada pour les aider à atténuer l’incidence de possibles hausses des tarifs.

Dites-nous comment nous pouvons vous aider