Le Canada s’est engagé à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Pour y arriver, il faudra intégrer à la construction des technologies contribuant à réduire l’empreinte carbone des nouveaux bâtiments. Que ce soit par les effets directs de leur construction et de leur exploitation, ou par une répercussion indirecte sur les habitats et les cours d’eau environnants, les bâtiments ont un impact considérable sur l’environnement.
Les bâtiments de fabrication industrielle et commerciale ont toujours été au nombre des principaux responsables de la pollution de l’eau et de l’air. La fabrication de matériaux de construction tels que le béton, l’aluminium et l’acier produit de grandes quantités d’émissions de dioxyde de carbone. Au cours du cycle de vie d’un bâtiment, les phases de construction, de rénovation, d’expansion et de démolition consomment de l’énergie, de l’eau et des matières premières qui, en fin de compte, génèrent environ 40 % des émissions annuelles de carbone dans le monde. L’équilibre des émissions de carbone tout au long du cycle de vie des bâtiments, en particulier dans le secteur industriel, est une initiative extrêmement importante qui nous aidera à atteindre nos objectifs nationaux de carboneutralité.
Les avantages du virage vert
En matière de durabilité, il existe plusieurs systèmes d’évaluation des bâtiments écologiques qui guident le processus de conception et de construction. Qu’il s’agisse du système LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), du système ZCB (Zero Carbon Building), du système Passive House, de la norme WELL Building et de bien d’autres, les propriétaires de bâtiments ont à leur disposition un éventail de méthodes pour évaluer leurs décisions en matière de construction écologique.
Au fur et à mesure que le coût des émissions de carbone augmente, il est plus facile que jamais de justifier la mise en œuvre de principes de construction écologique. Si toutes les certifications présentent des avantages avérés, les directives du ZCB sont devenues les plus importantes dans le secteur industriel, car elles sont arrimées aux objectifs du gouvernement. Les architectes, ingénieurs et constructeurs professionnels adoptent les pratiques ZCB dans leurs conceptions. Il est clair que construire selon une norme verte permet maintenant aux propriétaires d’économiser sur les rénovations coûteuses qui pourraient résulter de futures réglementations gouvernementales, et de réduire les coûts d’exploitation en mettant en œuvre des systèmes plus efficaces dès l’occupation des lieux.
Outre les économies sur les coûts de construction et d’exploitation, les méthodes de construction écologique optimisent la résistance des installations, réduisent les impacts environnementaux et minimisent la consommation de combustibles fossiles – réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre. Les mesures durables sont intégrées dans la construction par le biais de la conception et du choix des matériaux qui minimiseront la charge de chauffage et de refroidissement nécessaire pour maintenir un environnement intérieur confortable. La construction écologique tient également compte du milieu naturel environnant, car elle respecte les directives visant à minimiser les perturbations des habitats naturels et des cours d’eau. Cette approche peut avoir une incidence favorable sur les zones urbaines en réduisant l’effet d’îlot de chaleur, c’est-à-dire la capacité des infrastructures à absorber et à réémettre la chaleur du soleil, ce qui entraîne une augmentation de la température ambiante.
Pour tirer parti des avantages de la construction écologique, les propriétaires de bâtiments industriels peuvent intégrer des mesures durables de deux manières : de manière active ou passive.
Mesures actives du rendement
Une approche active consiste à mettre à niveau ou à sélectionner des contrôles ou des systèmes de bâtiment qui réduisent les besoins en charge énergétique d’une installation. Voici quelques exemples d’éléments actifs :
- Chauffage, ventilation et climatisation (CVC) à haut rendement : ces systèmes assurent une climatisation précise tout en réduisant au minimum l’énergie nécessaire pour chauffer ou refroidir les espaces, et ce, grâce à une ventilation contrôlée par la demande, des capteurs et des ventilateurs à récupération d’énergie. En outre, le remplacement des chaudières ordinaires par des chaudières à condensation à haut rendement permet de réaliser des économies d’énergie d’au moins 25 %.
- Éclairage LED à haut rendement et commandes : ces systèmes d’éclairage consomment moins d’énergie et préviennent les gains de chaleur grâce à un système de commande qui intègre des détecteurs de présence et de lumière du jour pour réduire la consommation lorsqu’ils ne sont pas utilisés ou lorsque les espaces sont inoccupés.
- Systèmes d’automatisation des bâtiments : la centralisation des commandes des bâtiments permet aux exploitants de suivre les heures de pointe de la consommation d’énergie et d’élaborer un programme automatisé visant à compenser les heures de pointe d’occupation, à équilibrer la charge énergétique globale d’un bâtiment et à améliorer l’efficacité énergétique à long terme.
- Production d’électricité sur place : de nombreux propriétaires de bâtiments choisissent de réduire la charge énergétique d’un bâtiment en intégrant des sources d’énergie renouvelables sur place, comme des panneaux solaires montés sur le toit ou de mini-éoliennes. Selon le bâtiment, ces sources d’énergie peuvent alimenter certains systèmes de l’installation, réduisant ainsi la consommation des systèmes électriques traditionnels.
- Systèmes géothermiques à haut rendement : ces systèmes échangent la chaleur du bâtiment avec les températures souterraines au moyen de pompes à chaleur. Ils réduisent la consommation de gaz naturel, ainsi que les émissions de carbone opérationnelles, en utilisant la température stable du sous-sol pour réguler la température du bâtiment.
Mesures passives du rendement
Une approche passive de la construction écologique consiste à prendre en compte la manière dont une installation interagira avec son environnement naturel. En combinant des éléments passifs, comme l’énergie solaire, avec des matériaux de construction ou des éléments de conception, les propriétaires prendre en considération le paysage naturel pour équilibrer la charge énergétique d’un bâtiment. Voici quelques exemples d’éléments passifs :
- Orientation du bâtiment : la situation ou l’orientation d’un bâtiment a un impact important sur la façon dont il interagit avec son environnement. L’orientation du bâtiment peut permettre de tirer le meilleur parti de la lumière naturelle, de l’ombre des bâtiments adjacents ou des arbres, ou de limiter l’exposition aux vents dominants et aux précipitations. L’orientation d’un bâtiment vers le nord ou la présence de puits de lumière orientés vers le nord, par exemple, apportera une lumière naturelle constante aux espaces intérieurs, ce qui améliorera le confort des occupants. Un bâtiment peut également être conçu et orienté de manière à récolter la chaleur solaire, qui peut être contrôlée par des stores solaires et des systèmes sophistiqués d’automatisation de bâtiments.
- Meilleure isolation du bâtiment : des éléments de l’enveloppe extérieure ayant un indice d’isolation plus élevé peuvent augmenter l’efficacité thermique d’un bâtiment et minimiser les charges de chauffage et de refroidissement tout en offrant un environnement confortable aux occupants. On peut utiliser des fenêtres à triple vitrage, des panneaux métalliques pré-isolés, des panneaux en béton préfabriqué et des portes à scellement de quai très performantes pour réduire les infiltrations d’air et les pertes de chaleur.
- Utilisation de matériaux recyclés : le bois, l’acier et le béton sont des matériaux de construction dont la fabrication produit de grandes quantités de dioxyde de carbone. Les propriétaires ou les promoteurs de bâtiments peuvent intégrer à la construction des matériaux recyclés, ce qui est plus rentable et écologique et limite les émissions de fabrication et les déchets de matériaux dans les décharges.
- Produits en bois certifiés par le Forest Stewardship Council (FSC) : l’utilisation de produits en bois certifiés par le FSC, récoltés dans des forêts et des habitats gérés de manière responsable et écologique, est devenue une norme industrielle. Le FSC établit un équilibre entre les impacts sociaux importants de l’exploitation forestière et les résultats environnementaux et les avantages socioéconomiques fournis par des forêts bien gérées.
- Systèmes de gestion de l’eau sur place : l’inclusion de systèmes de gestion des eaux pluviales sur place, tels que des citernes souterraines ou des bassins en surface pour stocker et recueillir l’eau de pluie, offre aux propriétaires une source d’eau naturelle qui s’évapore naturellement ou peut être réutilisée pour l’irrigation de l’aménagement paysager. En conservant autant d’eau que possible sur place, les propriétaires réduisent la quantité d’eau aspirée ou évacuée d’un bâtiment, ce qui réduit la charge sur les infrastructures municipales.
Bien qu’il existe de nombreuses façons, actives et passives, d’intégrer aux bâtiments industriels neufs et existants une série de caractéristiques durables, il est important de choisir celles qui correspondent le mieux à votre budget et aux objectifs de votre projet.
Un chef de projet ou un consultant peut travailler avec vous pour vous permettre de prendre des mesures respectant votre budget en vue d’un avenir respectant l’environnement. Au fur et à mesure que la sensibilisation à l’environnement et les options environnementales se normalisent dans le secteur de la construction, il devient plus facile de mettre en œuvre des solutions rentables dans des bâtiments de toutes sortes – qu’il s’agisse d’entrepôts industriels, d’usines ou encore de bureaux d’entreprise ou de magasins de vente au détail. Si, lors de votre prochain projet de construction ou de rénovation, vous élaborez un plan de réduction de la consommation d’énergie et des émissions de carbone, vous participerez activement à la redéfinition du secteur industriel et contribuerez au plan plus vaste carboneutralité du Canada.